Tendances générales du marché des flottes en septembre 2025

Le marché automobile français a connu une croissance mesurée en septembre 2025, avec 140 354 immatriculations de véhicules particuliers neufs (+1 % par rapport à septembre 2024). Mais derrière cette stabilité apparente se cache une transformation structurelle.
- Les ventes aux particuliers progressent de 7 % et représentent désormais 50 % du marché.
- Les ventes aux flottes reculent de 7 % en volume… mais c’est trompeur. Ce recul global traduit en réalité un basculement massif du thermique vers l’électrique et l’hybride.
Le chiffre le plus marquant du mois : +44 % de croissance des immatriculations électriques dans les flottes en un mois. Et sur les huit premiers mois de 2025, la progression atteint +47 % par rapport à 2024.
Contexte économique et réglementaire : pourquoi les entreprises électrifient
Cette transition n’arrive pas par hasard. Elle résulte d’un cocktail de facteurs qui poussent les gestionnaires de flotte à revoir leurs arbitrages :
- Loi LOM et quotas VFE (véhicules à faibles émissions) : obligation progressive d’intégrer des véhicules électriques dans les flottes de +100 véhicules.
- Fiscalité avantageuse : TVS à 0 €, amortissement accéléré, récupération de la TVA sur l’électricité.
- ZFE (zones à faibles émissions) : Lyon, Marseille, Paris, Toulouse… D’ici 2027, les Crit’Air 2 et 3 seront bannis.
- RSE et image employeur : collaborateurs et clients attendent désormais des entreprises qu’elles affichent une mobilité bas carbone.
Qu’est-ce que le TCO ?
Le TCO (Total Cost of Ownership) désigne le coût global d’un véhicule sur sa durée d’usage : achat/LLD, carburant, entretien, assurance, fiscalité, valeur résiduelle. C’est sur ce calcul que l’électrique écrase désormais le thermique.
Part des véhicules particuliers vs utilitaires légers
Une distinction majeure s’impose entre véhicules particuliers (VP) et véhicules utilitaires légers (VUL) dans cette transition énergétique.
- Côté véhicules particuliers : l’électrification bat son plein. Les voitures particulières des flottes professionnelles suivent massivement le mouvement vers les motorisations alternatives, avec une prédominance marquée pour l’hybride et l’électrique.
- Côté véhicules utilitaires : le tableau est radicalement différent. Selon AAA Data, les trois quarts des utilitaires légers demeurent encore immatriculés en diesel. Cette résistance du thermique s’explique par plusieurs contraintes techniques : Autonomie encore limitée, charge utile parfois insuffisante, et temps de recharge incompatibles avec certains usages intensifs.
La transition est bien enclenchée pour les voitures de société, mais les utilitaires attendent encore un vrai « game changer » technologique.
Classement par motorisation

Répartition des immatriculations selon les énergies
Septembre 2025 acte une recomposition majeure du mix énergétique des flottes professionnelles. Les données AAA Data confirment que le paysage automobile d’entreprise n’a jamais été aussi diversifié.
Les motorisations électrifiées dominent désormais les immatriculations avec 53 % de parts de marché (toutes technologies confondues : MHEV, HEV, PHEV).
Particularité intéressante : les trois grandes familles d’électrification – 100 % électriques, hybrides classiques (HEV) et microhybrides (MHEV) – affichent une répartition quasiment identique, chacune à 21 % du marché flotte. Un équilibre qui illustre la diversité des stratégies choisies par les gestionnaires :
- certaines accélèrent vers le 100 % électrique,
- d’autres privilégient l’hybride pour couvrir des besoins mixtes,
- et une partie opte encore pour le microhybride comme étape intermédiaire vers l’électrification complète.
Progression (ou recul) du diesel et de l’essence
Le verdict est clair : le thermique recule massivement dans les flottes professionnelles.
Les immatriculations diesel et essence chutent respectivement de 46 % et 45 % par rapport à septembre 2024. Une dynamique qui signe la fin du cycle pour ces motorisations.
Pendant des décennies, le diesel a été le pilier des flottes professionnelles, apprécié pour sa sobriété et sa valeur résiduelle. Mais aujourd’hui, il n’incarne plus qu’un pari risqué pour les gestionnaires de parc :
- Restrictions croissantes dans les Zones à Faibles Émissions (ZFE),
- Fiscalité de plus en plus défavorable (TVS, amortissements),
- Coûts d’entretien élevés,
- Valeur résiduelle incertaine sur le marché de l’occasion.
Résultat : avec seulement 8 % des nouvelles immatriculations, le diesel ne représente plus une option d’avenir crédible. Pour un gestionnaire, intégrer un diesel en 2025 revient à anticiper des difficultés de revente, de circulation et de maîtrise du TCO.
De son côté, l’essence résiste un peu mieux à 17 % des parts de marché, mais sa trajectoire est tout aussi fragile. Certes, certains gestionnaires continuent d’y voir une solution temporaire pour des usages urbains ou périurbains, mais cette stratégie montre vite ses limites :
- Consommation plus élevée,
- Volatilité des prix à la pompe,
- Impossibilité d’accéder durablement aux ZFE,
- Image RSE dégradée auprès des collaborateurs et partenaires.
Schlussfolgerung : l’essence et le diesel ne sont plus des piliers stratégiques. Ils deviennent des solutions de niche, utilisées seulement pour des besoins spécifiques ou en attente d’un basculement vers l’électrique.
De l’autre côté du spectre, les hybrides et électriques confirment leur dynamique ascendante.
Dynamique des hybrides (HEV, PHEV) dans les flottes
Avec plus d’une immatriculation sur deux, les hybrides représentent aujourd’hui le cœur du verdissement des flottes. Elles incarnent pour beaucoup de gestionnaires une solution de transition pragmatique : réduction des émissions et des coûts de carburant, sans bouleverser les usages quotidiens.
- Les microhybrides (MHEV) : avec 21 % du marché, elles séduisent par leur accessibilité tarifaire et leur facilité d’usage (aucune contrainte de recharge). Fiscalement intéressantes, elles constituent une porte d’entrée vers l’électrification, mais elles restent une solution transitoire, plus symbolique que structurelle.
- Les hybrides classiques (HEV) : également à 21 % du marché, popularisées par Toyota, elles offrent une électrification sans contrainte de recharge. Leur avantage est clair en usage urbain et périurbain, où elles permettent de réduire la consommation de 20 à 30 % par rapport au thermique.
- Les hybrides rechargeables (PHEV) : bien que les données précises manquent pour septembre, leur rôle reste majeur. Avec 60 à 100 km d’autonomie électrique, elles permettent de couvrir 80 % des trajets quotidiens en 100 % électrique, tout en conservant la sécurité du thermique pour les longs trajets.
Pour les gestionnaires de flotte, l’hybride reste un compromis rassurant : respecter les objectifs de verdissement imposés par la Loi LOM, tout en gardant de la flexibilité. Mais attention : les avantages fiscaux actuels des hybrides ne dureront pas éternellement. À moyen terme, seul le 100 % électrique restera réellement compétitif et aligné sur les contraintes réglementaires.
Sie möchten verbringenelektrisch zu betreiben?
Beev bietet markenübergreifende Angebote für 100%-Elektrofahrzeuge zum besten Preis sowie Ladelösungen.
Focus sur l'électrification des flottes professionnelles

Le 100 % électrique confirme sa montée en puissance, représentant 21 % des immatriculations des flottes en septembre 2025. Un chiffre qui traduit non seulement une adoption massive, mais aussi une maturité croissante du marché.
Les gestionnaires de flotte qui franchissent le cap aujourd’hui le font pour plusieurs raisons :
- TCO imbattable : coût d’énergie divisé par 3, entretien réduit de 30 à 40 %.
- Fiscalité favorable : amortissement intégral, exonération de TVS.
- Conformité réglementaire : accès garanti aux ZFE et anticipation des obligations de verdissement.
- Valeur d’image : alignement avec les objectifs RSE et attentes des collaborateurs.
Prenons un exemple de cas qui parle à tous les gestionnaires : une berline compacte parcourant 30 000 km/an sur 4 ans.
Véhicule électrique :
- Loyer LLD : 420 €/mois
- Énergie : 150 €/mois (recharge mixte)
- Entretien : 40 €/mois
- Assurance : 70 €/mois
TOTAL : 680 €/mois | 32 640 € sur 4 ans
Véhicule diesel équivalent :
- Loyer LLD : 380 €/mois
- Carburant : 280 €/mois
- Entretien : 85 €/mois
- Assurance : 75 €/mois
- TVS : 25 €/mois
TOTAL : 845 €/mois | 40 560 € sur 4 ans
Le verdict : 7 920 € d’économies par véhicule sur 4 ans. Sur une flotte de 50 véhicules, cela représente près de 400 000 € d’économies. De quoi financer toute son Ladeinfrastruktur !
Les grands groupes montrent la voie
Les entreprises pionnières qui ont électrifié leurs flottes dès 2022-2023 en récoltent aujourd’hui les fruits :
- Réduction de 30 à 40 % des coûts énergétiques
- Maintenance divisée par deux
- Image de marque renforcée
Conformité ZFE assurée pour les 10 prochaines annéesLes PME, longtemps frileuses, suivent désormais le mouvement. Les offres de LLD électrique sont devenues ultra-compétitives, avec des mensualités parfois inférieures aux équivalents diesel.
Palmarès des marques et modèles en septembre 2025
Les constructeurs leaders en immatriculations de flottes
En septembre, le marché flotte confirme la domination des constructeurs généralistes européens sur les immatriculations, mais avec une percée notable de Tesla et BYD.
- Renault s’impose comme le champion incontesté avec pas moins de 3 modèles dans le top 3 des différentes catégories : Scénic E-Tech en électrique, Symbioz et Clio en hybride. La marque au losange bénéficie de son expertise en électrique (pionnier avec la Zoe) et de son réseau de service étendu sur tout le territoire.
- Peugeot règne sur les microhybrides avec un triplé spectaculaire : 3008, 2008 et 308. Il séduit les flottes par ses finitions soignées, son image premium accessible et un TCO particulièrement compétitif.
- Tesla fait figure d’exception avec sa Model Y qui se hisse à la 2ᵉ place des électriques malgré un positionnement premium. Son réseau Superchargeurs et sa valeur résiduelle élevée expliquent ce succès auprès des flottes internationales et des grands groupes.
- Toyota tire son épingle du jeu avec le Yaris Cross fabriqué à Valenciennes, profitant de sa réputation de fiabilité légendaire et de sa technologie hybride auto-rechargeable éprouvée depuis plus de 20 ans.
Les modèles électriques les plus plébiscités par les gestionnaires de parc
Le palmarès des véhicules 100 % électriques sur les huit premiers mois de 2025 révèle les critères de choix des professionnels : autonomie, TCO, réseau de service et image.
Rang | Modell | Segment | Immatriculations | Reichweite WLTP | Pourquoi ça cartonne en flotte ? |
---|---|---|---|---|---|
1 | Renault Scénic E-Tech | C-SUV | 4 823 | 625 km | Autonomie rassurante, habitabilité familiale, prix LLD compétitif, Made in France |
2 | Tesla Model Y | D-SUV | 4 561 | 533 km | Réseau Superchargeurs, technologie de pointe, valeur résiduelle élevée |
3 | Renault R5 E-Tech | Städtisch | 2 955 | 410 km | Compacte urbaine, design iconique, gabarit facile à manœuvrer (3,92 m) |
Les autres modèles électriques qui montent : Peugeot e-208, e-2008, Volkswagen ID.4, Hyundai Ioniq 5, Kia EV6… La diversification de l’offre permet aux gestionnaires de trouver le véhicule adapté à chaque usage : citadine, berline compacte, SUV familial ou utilitaire.
Comparaison avec les tendances du marché grand public
Les flottes et les particuliers ne plébiscitent pas les mêmes modèles, révélant des priorités d’achat différentes.
Catégorie | Top 3 Flottes | Top 3 Particuliers |
---|---|---|
Électriques | 1. Renault Scénic E-Tech 2. Tesla Model Y 3. Renault R5 E-Tech | 1. Tesla Model Y 2. Dacia Spring 3. Renault Zoe |
Hybrides (HEV) | 1. Renault Symbioz 2. Renault Clio 3. Toyota Yaris Cross | 1. Toyota Yaris 2. Renault Captur E-Tech 3. Toyota Yaris Cross |
Microhybrides (MHEV) | 1. Peugeot 3008 2. Peugeot 2008 3. Peugeot 308 | 1. Peugeot 208 2. Renault Clio 3. Dacia Sandero |
- Les flottes privilégient : SUV compacts (segments B-SUV et C-SUV), autonomie élevée, TCO optimisé, réseau de service étendu, image professionnelle sobre.
- Les particuliers préfèrent : citadines compactes pour le budget, SUV familiaux pour l’espace, design marqué, équipements technologiques.
Cette différence s’explique aussi par les usages : les professionnels recherchent la polyvalence et l’optimisation du TCO sur 3-4 ans, tandis que les particuliers arbitrent davantage sur le prix d’achat et l’aspect émotionnel du véhicule.
Analyse prospective : que retenir pour la suite ?

Attentes sur la fin de l'année
Traditionnellement, le dernier trimestre concentre un pic d’immatriculations dans les flottes professionnelles. Trois facteurs devraient amplifier cette tendance en 2025 :
- Les quotas LOM à respecter impérativement : de nombreuses entreprises doivent encore rattraper leur retard pour atteindre les seuils obligatoires de VFE (véhicules à faibles émissions). Le compte à rebours du 31 décembre pousse à accélérer les commandes.
- L’optimisation fiscale de fin d’exercice : immatriculer avant le 31 décembre permet de bénéficier d’avantages fiscaux (amortissement, TVS) sur l’année complète. Un levier puissant pour les directions financières.
- Les lancements de nouveaux modèles : plusieurs constructeurs prévoient des lancements stratégiques en novembre-décembre pour capter les commandes de fin d’année. L’offre s’enrichit continuellement, donnant plus de choix aux gestionnaires.
Notre prédiction Beev : l’électrique pourrait dépasser les 25 % de parts de marché flottes dès décembre 2025. Si la dynamique de septembre se confirme (+44 % sur un mois), le dernier trimestre pourrait établir de nouveaux records et installer durablement l’électrique comme motorisation de référence.
Impact des politiques publiques et réglementations sur les choix des entreprises
Les politiques publiques jouent un rôle déterminant dans l’accélération de la transition électrique des flottes. Plusieurs mesures conjuguent leurs effets :
- La Loi LOM et l’obligation de déclaration du verdissement continuent de pousser les entreprises à planifier leur électrification.
- Les ZFE vont accélérer encore la chute du thermique, notamment dans les grandes agglomérations.
- Les incitations fiscales (bonus écologique, amortissements) orientent de plus en plus clairement vers le 100 % électrique.
Ces mesures créent un effet ciseaux redoutable : le thermique devient fiscalement pénalisant et réglementairement risqué, tandis que l’électrique cumule les avantages. Pour les gestionnaires de flotte, le choix devient une évidence mathématique.
Tendances à surveiller en 2026
Si septembre 2025 confirme une tendance, 2026 pourrait être l’année du basculement définitif vers une majorité d’électriques sur certains segments de flottes.
Plusieurs signaux à surveiller :
- L’arrivée de batteries nouvelle génération : les constructeurs annoncent pour 2026 des batteries offrant 600 à 700 km d’autonomie réelle, éliminant définitivement l’angoisse de la panne. La recharge ultra-rapide (10 minutes pour 200 km) devient également la norme sur autoroute.
- La baisse continue des coûts de production : les économies d’échelle et les progrès technologiques rendent l’électrique moins cher à produire que le thermique.
- La maturité des infrastructures de recharge : 2026 devrait voir la recharge en entreprise se systématiser, avec des solutions clés en main proposées par les loueurs longue durée. La recharge ne sera plus un frein mais un service intégré.
- Le rattrapage des VUL : les utilitaires électriques progressent techniquement (autonomie, charge utile) et plusieurs nouveaux modèles sont attendus en 2026.
Conclusion : La révolution électrique des flottes professionnelles est en marche.
Avec 44 % de croissance des ventes électriques en un mois et plus d’une immatriculation sur deux déjà électrifiée, le thermique ne pèse plus que 25 % du marché.
Ce virage n’est pas seulement réglementaire, il est surtout économique : le TCO de l’électrique s’impose désormais face au thermique. Pour les gestionnaires de flotte, électrifier n’est plus une contrainte mais un véritable levier de compétitivité : économies, conformité réglementaire, image renforcée.
La flotte 100 % électrique n’est plus un rêve lointain, c’est un objectif atteignable à horizon 2027-2028 pour la majorité des parcs professionnels de véhicules particuliers.
Bei Beev, nous accompagnons chaque jour des gestionnaires de flotte dans cette transition. Notre constat ? Les entreprises qui réussissent sont celles qui osent franchir le pas, se font accompagner et pensent global : choix des véhicules + infrastructure de recharge + formation des équipes + optimisation fiscale.
Et vous, où en êtes-vous dans votre transition électrique ?