Pourquoi les VUL restent en retard dans l’électrification

Alors que les voitures électriques gagnent rapidement du terrain en Europe, les VUL électriques peinent à suivre le rythme. Ce décalage résulte de contraintes techniques, économiques et réglementaires qui freinent la transition des flottes utilitaires vers le zéro émission.
Chiffres-clés et diagnostic du segment utilitaire
Les VUL représentent environ 20 % du parc automobile professionnel en Europe, mais seulement 6 à 8 % des ventes d’utilitaires neufs sont électriques en 2025, selon les données de l’ACEA.
En France, la part de marché des VUL 100 % électriques dépasse à peine 10 %, malgré les incitations fiscales et les restrictions croissantes en zones à faibles émissions (ZFE).
Les causes sont multiples :
- Poids et autonomie : un VUL doit transporter jusqu’à 1,5 tonne de charge utile, ce qui réduit fortement son autonomie électrique.
- Coût d’achat élevé : le surcoût moyen par rapport à un diesel équivalent reste de 30 à 40 %, malgré les aides publiques disponibles.
- Offre limitée : certains segments clés (grands volumes, fourgons frigorifiques, 3,5 t) disposent encore de peu d’alternatives électriques viables.
Résultat : les entreprises hésitent à renouveler leurs flottes sans visibilité réglementaire stable ni garantie d’infrastructures adaptées.
Obstacles réglementaires identifiés par l’ACEA
L'ACEA pointe du doigt une série d’obstacles dans le cadre réglementaire actuel. Le règlement européen (UE) 2019/631 impose aux constructeurs des objectifs d’émissions de CO₂ très stricts pour 2025 et 2030, alignés sur ceux des voitures particulières. Or les réalités techniques des utilitaires diffèrent profondément.
Les points de blocage identifiés :
- Normes d’émissions inadaptées : les VUL sont soumis à des objectifs de réduction de CO₂ (-31 % d’ici 2030) alors que leurs cycles d’usage sont plus exigeants.
- Catégorisation floue : la distinction entre les catégories N1 et N2 (selon le poids total autorisé en charge, PTAC) ne prend pas en compte la diversité des usages professionnels.
- Absence d’incitations ciblées : contrairement aux voitures particulières, les VUL bénéficient de peu de super-crédits ou de mécanismes de flexibilité pour compenser les surcoûts de transition.
Selon l’ACEA, ces règles freinent les investissements et limitent la compétitivité des constructeurs européens face aux nouveaux entrants asiatiques.
Conséquences pour les flottes (TCO, approvisionnement, usage)
Pour les gestionnaires de flotte, ces déséquilibres se traduisent par :
- TCO hétérogène selon les missions : excellent en urbain régulier avec recharge dépôt, plus tendu en interurbain lourd.
- Approvisionnement parfois tendu sur des silhouettes précises (fourgons grand volume, conversions spécifiques, frigorifiques).
- Exploitation : nécessité de formaliser la stratégie de recharge (dépôt/dom., itinérance), d’outiller le energiebeheer et d’adapter la gestion RH (éco-conduite, tournées repensées, temps de charge intégré).
La bonne nouvelle : ces contraintes sont gérables avec une approche méthodique (profilage des usages, outils de data, choix de silhouettes/équipements adaptés) et elles devraient s’alléger si l’UE ajuste le cadre comme le demande l’ACEA.
Voor particulieren en bedrijven
L’appel de l’ACEA : quelles demandes concrètes pour Bruxelles ?
Au niveau européen, la Commission fixe les objectifs CO₂ et le cadre technique ; le Parlement et le Conseil les adoptent/amendent. L’ACEA s’adresse donc à “Bruxelles” pour corriger des effets de bord qui ralentissent l’électrification des utilitaires. Le but n’est pas de détricoter la transition, mais de la rendre atteignable et économiquement soutenable pour tous les acteurs, flottes comprises.
Allongement des délais et révision des objectifs CO2 pour les VUL
L’ACEA sollicite :
- A calendrier plus progressif pour 2030, afin de tenir compte des cycles de développement utilitaires (qui incluent, au-delà du véhicule, la chaîne carrossiers-équipementiers).
- A réévaluation des objectifs à la lumière des capacités industrielles réelles, de l’autonomie utile sous charge et de la disponibilité d’infrastructures adaptées (dépôts, zones logistiques).
Impact côté flottes : davantage de stabilité prix/modèles, une offre plus diversifiée, des valeurs résiduelles plus prévisibles, autant d’éléments qui sécurisent vos business plans LOA/LLD.
Adaptation de la classification (catégories N1/N2, PTAC)
Le poids de la batterij pénalise mécaniquement la charge utile et le PTAC. L’ACEA propose :
- D'ajuster les seuils pour les VUL électriques (par ex. dérogations de PTAC jusqu’à 4,25 t déjà envisagées dans certains États), sans perte de droits (permis, tachygraphe), afin de préserver la charge utile et l’homologation standard.
- D'harmoniser les approches entre pays pour éviter les casse-têtes transfrontaliers (logistique, affrètement, sous-traitance).
Impact côté flottes : un choix plus large de silhouettes électriques sans compromis sur la charge utile, point critique pour artisans, messagerie, distribution alimentaire, SAV mobile.
Incitations à l’électrification et bonification des super-crédits
L’ACEA plaide pour :
- Des super-crédits renforcés pour les VUL zéro émission afin d’encourager la production locale et la baisse des coûts.
- Une harmonisation minimale des aides professionnelles entre États membres pour réduire les écarts concurrentiels.
- Des incitations ciblées flottes (PME, ETI, collectivités) couplées à l’investissement en recharge dépôt.
Impact côté flottes : loyers plus compétitifs, retour sur investissement accéléré, capacité d’amorcer ou d’étendre des plans d’électrification sans dégrader la trésorerie.
Impact direct pour les gestionnaires de flotte : ce qu’il faut anticiper
Une révision du cadre européen ne se décrète pas du jour au lendemain, mais les lignes bougent. Les responsables de parc qui anticipent ces changements pourront sécuriser leurs coûts, professionnaliser leur modèle de recharge et valoriser la performance RSE dans les appels d’offres. Voici ce qui mérite d’être préparé dès maintenant.
Révision des choix de véhicules/utilitaires électriques : maturité technologique et coûts
Trois tendances à intégrer dans vos grilles d’analyse :
- Autonomie utile : les nouvelles générations progressent (rendement, aerodynamica, récupération d’énergie), mais la vraie différence vient de l’appairage usage/véhicule. Cartographiez vos missions : urbain dense ? interurbain 250 km ? froid ? outillage lourd ?
- Coût de la batterie : les chimies alternatives (LFP, LFP-M3P) et l’industrialisation européenne améliorent le prix d’achat et la durabilité, effets attendus sur les loyers et la valeur résiduelle.
- Équipements professionnels : prises 230 V embarquées, attelage, pré-câblage froid, télématique intégrée. Ce sont des gains opérationnels mesurables (temps d’intervention, sécurité, traçabilité).
Bon réflexe : scinder le parc en familles d’usages (tournées urbaines, interurbaines, chantiers, dépannage) et tester 1-2 modèles par famille pour caler la “bonne” autonomie et la bonne charge utile.
Stratégie de recharge et d’infrastructure : ce que les flottes doivent prévoir
Le succès d’un parc utilitaire électrique repose sur une recharge pensée métier :
- Dépôts : privilégier l’AC 11-22 kW pour la nuit, pilotée par un logiciel de smart charging (effacement, délestage, plages tarifaires). Dimensionner l’abonnement en puissance après simulation.
- Itinérance : cartographier DC 50-150 kW sur axes, définir les créneaux d’appoint (pause repas), doter les conducteurs de badges interopérables (et d’une procédure “plan B”).
- Domicile : droit à la prise, remboursement kWh clair, contrôle des déclarations de charge via la télémétrie.
Objectif : fiabiliser la continuité d’activité, lisser la facture d’énergie, réduire l’koolstofvoetafdruk. Une gouvernance claire (qui recharge où, quand, comment, à quel coût) supprime 80 % des frictions perçues.
Intégration dans les critères RSE, ZFE, reporting ESG
Les VUL électriques produits en Europe, avec un éco-score élevé, cochent plusieurs cases :
- EPZ : accès garanti, pas de risque de rétrogradation de vignette.
- ESG/CSRD : traçabilité des émissions, CO₂ évité au km, consolidation multi-sites.
- Appels d’offres : bonus RSE, pondération favorable.
À préparer : un tableau de bord standardisé (kWh/100 km, CO₂ évité, taux de charge nocturne, % AC vs DC), exploitable pour vos rapports RSE et vos dossiers commerciaux.
Recommandations pour structurer la transition des VUL dans les flottes
Entre 2025 et 2030, les entreprises qui réussiront l’électrification utilitaire seront celles qui auront procédé par étapes, objectivé le TCO, maîtrisé la recharge et embarqué les équipes. Voici un cadre d’action :
Mettre à jour la car-policy et les critères d’achat/procurement
Car-policy VUL : éléments clés
- Segments et silhouettes autorisés par métier (L1/L2/L3, H1/H2, plancher-cabine, frigorifique).
- Autonomie minimale exigée en charge et en hiver (réaliste, pas WLTP).
- Charge utile/attelage : seuils par mission.
- Équipements (prise 230 V, rangements, télématique, ADAS).
- Règles recharge dépôt/domicile/itinérance + remboursement.
- Critère d’éco-score ou d’origine de production (utile pour l’éligibilité).
Procurement : lotir les appels d’offres, intégrer des KPIs d’exploitation (taux de dispo, temps d’immobilisation recharge, SLA dépannage) et prévoir 1 à 2 ans de clauses de révision énergie.
Piloter le TCO sur le segment utilitaire : outils et indicateurs clés
Le TCO VUL électrique se pilote au mois :
- Énergie : kWh/100 km, % AC vs DC, coût moyen du kWh, dérive saisonnière.
- Maintenance : pannes évitables (pression des pneus, plaquettes), visites préventives.
- Exploitation : disponibilité (en heures), km payants vs non productifs, saturation du coffre.
- Finance : loyer, VR estimée, coûts de conversion (frigo, aménagement) amortis.
Outils : une suite fleet management + télémétrie + supervision IRVE. Les meilleurs gains viennent du couplage : assigner le bon véhicule aux bons trajets, planifier les créneaux de charge, alerter en cas de dérive (surconsommation, recharge rapide (DC) excessive).
Former, accompagner et communiquer auprès des chauffeurs et techniciens
La réussite d’une transition utilitaire ne dépend pas uniquement de la technologie, mais de l’engagement des équipes terrain. Les chauffeurs, techniciens et chefs d’équipe sont les premiers ambassadeurs de la performance électrique.
Mettre les conducteurs au cœur du changement :
- Organiser des ateliers métiers dédiés à l’utilisation des VUL électriques : planification des tournées selon l’autonomie, gestion des charges utiles, bonnes pratiques de conduite.
- Proposer des sessions d’éco-conduite appliquée, adaptées aux contraintes réelles des utilitaires : regeneratief remmen, anticipation des trajets, optimisation du chauffage et de la climatisation.
- Diffuser des supports digitaux simples (mini-vidéos, fiches mission) sur les gestes d’efficacité énergétique : préchauffage branché, vérification du niveau de charge avant départ, choix du mode de conduite.
- Mettre en place un retour d’expérience collaboratif : échanges mensuels entre conducteurs, encadrants et gestionnaires de flotte pour identifier les irritants (recharge, autonomie, bornes) et co-construire les ajustements.
Cette approche participative favorise une adoption rapide, durable et positive des nouveaux véhicules. Les équipes se sentent valorisées, les consommations baissent naturellement, et le ressenti global vis-à-vis de la mobilité électrique s’améliore nettement.
À retenir : la révision réglementaire comme opportunité stratégique
Récapitulatif des impacts majeurs pour les flottes
- Offre mieux adaptée : silhouettes électriques préservant la charge utile, conversions pro plus disponibles.
- Trajectoire économique clarifiée : TCO en baisse sur les usages bien profilés (urbain, tournées structurées, dépôt doté en AC).
- Conformité durable : ZFE et reporting ESG facilités par des indicateurs standardisés.
Pourquoi agir dès aujourd’hui apporte un avantage compétitif
- Effet d’apprentissage : plus tôt vous structurez vos données (kWh, coûts, CO₂), plus vite votre TCO s’optimise.
- Meilleure position d’achat : premiers entrants = meilleurs accords-cadres, accès prioritaire à certaines silhouettes, VR mieux négociée.
- Capital RSE : valorisation auprès des clients finaux et dans les appels d’offres, marque employeur renforcée.
Appel à l’action : audit, planning, investissement
- Auditer le parc VUL par familles d’usage, simuler les scénarios d’électrification (autonomie utile, charge utile).
- Planifier la recharge dépôt (AC prioritaire), cadrer les règles domicile/itinérance, déployer un logiciel de smart charging.
- Former conducteurs et chefs d’équipe, installer un reporting mensuel (kWh/100 km, coûts, CO₂ évité, % DC).
Beev accompagne la transition utilitaire, de bout en bout
- Audit des usages et feuille de route VUL par métiers et sites.
- Simulation TCO (loyers, énergie, maintenance, VR) et scénarios de déploiement.
- Sélection des modèles et conversions adaptés (froid, atelier, benne, plancher-cabine).
- Installation et supervision des bornes pro (dépôts, multi-sites, smart charging).
- Outils de pilotage : télémétrie, supervision IRVE, reporting ESG prêt à l’emploi.
Passez d’un parc utilitaire contraint à une flotte électrique performante, conforme et rentable.
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