Pourquoi l’écoscore devient un critère incontournable pour les flottes

Bien plus qu’un critère d’accès au bonus écologique, l’éco-score est devenu un outil structurant pour les entreprises. Il influence les loyers LLD, les valeurs résiduelles, la politique automobile et l’image environnementale de l’organisation.
Jusqu’ici, les constructeurs communiquaient largement sur des arguments d’autonomie ou de coûts d’usage. Désormais, la performance environnementale réelle, mesurée et vérifiée, rebat les cartes.
Les flottes doivent donc intégrer ce nouvel indicateur dans leur stratégie, sous peine d’augmenter leur TCO ou de rester avec des modèles non conformes aux futures obligations environnementales.
Une nouvelle logique d’achat imposée par la réglementation
La France a fait de l’éco-score un passage obligé pour obtenir le bonus écologique. Pour les acheteurs professionnels, ce changement impose une logique nouvelle :
- Un modèle mal noté devient automatiquement non éligible, même s’il est moderne ou performant.
- Les loueurs répercutent l’éligibilité au bonus sur les loyers, ce qui influence directement les offres LLD.
- Les directions financières exigent désormais l’écoscore dans les analyses de TCO, au même titre que la consommation ou la TVS.
- Les car policies doivent être actualisées pour intégrer ce nouveau filtre obligatoire.
Cette contrainte réglementaire bénéficie paradoxalement aux flottes : elle garantit que les modèles retenus ont un impact environnemental objectivable, et elle réduit le risque de choisir un véhicule très coûteux à produire ou difficile à recycler.
L’impact direct sur les choix de modèles disponibles en 2025-2026
L’éco-score a déjà provoqué un mouvement majeur sur le marché : certains véhicules électriques très populaires ont été retirés du bonus car leur production était trop carbonée ou leurs chaînes d’approvisionnement trop éloignées.
À l’inverse, les véhicules compacts et optimisés, souvent plus rationnels pour les flottes, remontent en tête du classement ADEME.
Concrètement, cela signifie pour les entreprises :
- des renouvellements de flotte à reconfigurer,
- des arbitrages nécessaires entre puissance, autonomie et impact,
- des prévisions budgétaires dépendantes du score,
- une vigilance accrue pour anticiper les changements à venir en 2025-2026.
Autrement dit : l’écoscore n’est plus un paramètre secondaire. Il conditionne l’accès aux avantages financiers, l’image RSE de l’entreprise et la conformité réglementaire.
Comment l’éco-score est calculé : ce que doivent comprendre les gestionnaires
L’éco-score s’appuie sur une méthodologie rigoureuse déterminée par l’ADEME. Contrairement aux idées reçues, il ne limite pas à la batterij. Le score est une photographie complète de l’impact environnemental d’un véhicule, évalué sur l’ensemble de son cycle de vie.
Pour prendre de bonnes décisions, les gestionnaires doivent comprendre ce qui influe réellement sur la note : ce sont ces éléments qui expliquent pourquoi certains modèles obtiennent des scores élevés et pourquoi d’autres sont pénalisés.
Les cinq piliers évalués par l’ADEME
L’éco-score repose sur cinq familles de critères :
1)L’impact carbone de la production
- koolstofvoetafdruk du pays d’assemblage,
- énergie utilisée dans les usines,
- fabrication de la batterie (poste le plus lourd).
2)La logistique et le transport
- distance entre les sites de production et la France ;
- moyens de transport (avion, bateau, rail).
3)L’impact des matériaux
- présence de matières recyclées ;
- intensité carbone de l’aluminium, de l’acier, des modules électroniques.
4)La recyclabilité
- taux de récupération en fin de vie ;
- capacité du constructeur à réintégrer les matériaux dans un cycle court.
5)Les performances à l’usage
- efficience énergétique (kWh/100 km) ;
- capacité de la batterie vs poids du véhicule.
Ces cinq piliers rééquilibrent le marché : un SUV de deux tonnes, même optimisé, aura du mal à rivaliser avec une citadine économe produite en Europe.
Pourquoi certains véhicules sont mieux notés que d’autres
Les modèles très classés cumulent plusieurs atouts :
- production européenne bénéficiant d’un mix électrique décarboné ;
- batteries de capacité raisonnable, donc moins coûteuses écologiquement ;
- procédés industriels optimisés (ex. plateformes récentes, fabrication robotisée) ;
- fort taux de recyclabilité ou d’utilisation de matériaux réemployés.
À l’inverse, les véhicules mal notés partagent souvent les mêmes défauts :
- fabrication dans des pays à mix électrique carboné ;
- transport longue distance ;
- batteries surdimensionnées par rapport à l’usage ;
- poids élevé entraînant une efficience médiocre.
Pour un gestionnaire de flotte, ces différences expliquent pourquoi les modèles les mieux notés sont souvent aussi les plus économiques à long terme.
Les voitures électriques réellement au rendez-vous de l’écoscore

La dernière mise à jour du score environnemental publié par l’ADEME a profondément redistribué les cartes. Certains modèles, parfois inattendus, se révèlent particulièrement adaptés aux exigences des flottes grâce à leur impact environnemental maîtrisé et leur excellente efficience.
Selon les données les plus récentes disponibles sur le portail officiel de l’ADEME, plusieurs véhicules électriques se distinguent par un éco-score élevé. Voici les principaux modèles à retenir :
Les modèles les plus vertueux pour les flottes (exemples : ë-C3, Twingo E-Tech, Mégane, Model Y…)
Les véhicules les mieux notés combinent production locale, batterie compacte et efficience remarquable. Parmi les plus adaptés aux parcs professionnels :
Citroën ë-C3
- Conçue et produite en Europe, équipée d’une batterie LFP compacte, elle combine prix maîtrisé, efficience et impact réduit. Idéale pour les trajets urbains et périurbains.
Renault Twingo E-Tech
- Ultra légère, très efficiente et produite en Europe. L’un des meilleurs éco-scores du marché. Parfaite pour les techniciens urbains et les déplacements intra-zone.
Renault Mégane E-Tech
- Production française, efficience remarquable et chaîne logistique optimisée. Très bien positionnée pour les commerciaux régionaux.
Tesla Model Y
Malgré son format familier, très bon score grâce :
- à une production très optimisée,
- à une efficience exceptionnelle,
- à des procédés industriels très bas carbone.
Modèles utilitaires légers récents
Plusieurs VUL électriques conçus selon de nouveaux standards décrochent de bons scores, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour les flottes techniques ou logistiques.
Ces modèles ont un point commun : ils associent impact environnemental réduit, efficience élevée et coûts d’usage mieux maîtrisés.
Les véhicules pénalisés et pourquoi cela compte pour les entreprises
Certains modèles électriques obtiennent un éco-score faible, non pas pour des raisons d’usage, mais en raison de leur conception ou de leur fabrication. Les véhicules produits dans des pays à forte intensité carbone, équipés de batteries très grandes ou transportés sur de longues distances voient leur bilan environnemental se dégrader. Le poids joue aussi un rôle important : plus un véhicule est lourd, plus son impact carbone à la fabrication augmente, et plus son efficience énergétique se dégrade.
Résultat : des modèles pourtant attractifs commercialement deviennent moins compatibles avec les exigences environnementales et financières des entreprises.
Pour les entreprises, cette pénalisation implique :
- une perte du bonus, donc un TCO mécaniquement plus élevé ;
- un risque d’indisponibilité dans les offres LLD,
certains loueurs écartant les modèles mal notés ; - une moins bonne performance RSE, critère désormais intégré dans les audits CSRD.
Un modèle mal noté devient parfois difficile à intégrer dans une stratégie de flotte long terme.
Écoscore et flottes : quels impacts sur le TCO, les LLD et la stratégie ZFE ?
L’introduction de l’éco-score rebat les cartes du coût total de possession. Les entreprises ne peuvent plus raisonner uniquement en prix catalogue ou en autonomie : l’éco-score influence les loyers, les valeurs résiduelles et l’accès au bonus.
Des loyers potentiellement revus à la baisse
Les véhicules bien notés :
- bénéficient du bonus écologique,
- sont valorisés par les loueurs,
- ont souvent une meilleure efficacité énergétique,
- coûtent moins cher à produire et à recycler.
Résultat : leurs loyers LLD deviennent plus compétitifs.
À l’inverse, un véhicule mal noté peut perdre jusqu’à plusieurs milliers d’euros de bonus, ce qui se traduit immédiatement par des mensualités plus élevées.
Quand le bonus écologique influence directement le TCO
Depuis la réforme du bonus, l’éco-score détermine :
- l’éligibilité au bonus,
son montant, - l’intégration de ce bonus dans les solutions locatives.
Pour une entreprise, la différence d’éco-score peut générer un écart de TCO significatif sur 36 ou 48 mois. Dans beaucoup de scénarios, un modèle mieux noté devient plus économique, même s’il est plus cher à l’achat.
Les directions financières intégrant désormais ce paramètre dans les analyses, l’éco-score devient autant un critère économique qu’environnemental.
Quelles opportunités pour optimiser la politique automobile ?
L’éco-score oblige les entreprises à repenser leur stratégie automobile de manière plus structurée et plus durable. Ce nouvel outil peut devenir un levier puissant pour réduire les coûts, améliorer l’image RSE et sécuriser la conformité réglementaire.
Repenser la car policy à l’échelle du score environnemental
Un car policy moderne devra intégrer :
- un score minimal pour les nouveaux modèles,
- une classification par segmentation (urbain, compact, SUV, VUL),
- la prise en compte de l’efficience énergétique,
- des règles d’attribution alignées sur les besoins réels.
Cela permet d’éviter des modèles surdimensionnés et mal notés qui alourdissent les coûts et pénalisent l’empreinte carbone.
Mieux dimensionner les véhicules selon les usages réels
L’éco-score favorise les modèles efficients :
- batterie plus compacte,
- consommation plus faible,
- conception plus rationnelle.
Les entreprises peuvent profiter de cette évolution pour réaligner les véhicules sur les vraies missions : citadines pour les techniciens urbains, compacts pour les commerciaux régionaux, VUL optimisés pour les tournées.
Ce redimensionnement permet souvent de réduire simultanément le TCO et l’impact carbone.
Ce que doivent anticiper les gestionnaires pour 2026
La réglementation environnementale ne va pas rester figée dans sa version actuelle. Les critères d’évaluation vont continuer à se durcir, notamment sur la traçabilité des matériaux, l’impact carbone du transport, la seconde vie des batteries ou encore la performance réelle sur le cycle complet du véhicule.
Pour les flottes, cela signifie qu’il faut dès maintenant préparer les futures évolutions, sous peine de se retrouver avec des modèles moins éligibles ou moins compétitifs.
Le risque de dépendance à certains modèles mieux notés
Comme seuls certains modèles sont très bien notés, le marché risque de se concentrer autour d’eux :
- tension sur les délais,
- hausse potentielle des prix si la demande dépasse l’offre,
- dépendance excessive à 3 ou 4 modèles.
Les gestionnaires doivent anticiper en construisant :
- une sélection diversifiée,
- plusieurs alternatives par segment,
- une analyse continue des mises à jour de scores.
Comment sécuriser ses choix face à une réglementation évolutive
La méthodologie de calcul est amenée à se durcir. Les entreprises doivent donc intégrer une logique de vigilance réglementaire :
- vérifier régulièrement les écoscores,
- ajuster la car policy en temps réel,
- prévoir des options B en cas de dégradation d’un score,
<l/lI>intégrer l’écoscore dans les appels d’offres LLD
L’objectif : éviter d’intégrer un modèle qui deviendrait non conforme ou non éligible l’année suivante.






















