Panorama du marché automobile en novembre 2025 : ce qu’il faut retenir
Novembre 2025 ne ressemble pas aux mois précédents : on y observe à la fois une pression sur les volumes globaux et une consolidation spectaculaire de l’électrique. Pour les gestionnaires de flotte, ce double mouvement est particulièrement éclairant : il montre où se dirige la demande, mais aussi où se situent les tensions futures.
Recul des motorisations thermiques, envolée des ventes électriques ?
Le marché automobile français enregistre 157 923 immatriculations, soit -4,7 % par rapport à novembre 2024.
Mais cette baisse n’affecte pas toutes les motorisations de la même manière.
Voici les tendances marquantes :
- Diesel : – 18 % (effondrement continu)
- Essence : – 9 % (premier vrai recul après des mois de stabilisation)
- Hybrides non rechargeables : +4 %
- Hybrides rechargeables : +7 %
- 100 % électriques : +12 %
Les véhicules électriques sont les seuls à afficher une croissance à deux chiffres, rappelant que la transition énergétique du marché ne repose pas uniquement sur les réglementations, mais aussi sur un mouvement de fond dans les usages.
Pour les flottes, cette dynamique s’explique par :
- un TCO électrique devenu plus compétitif ;
- des contraintes ZFE de plus en plus strictes ;
- des échéances internes RSE (CSRD) ;
- des incitations fiscales maintenues en 2026.
Part de marché des VE : un cap important franchi
Avec 24,2 % de part de marché pour les BEV, le mois de novembre franchit un seuil symbolique : un véhicule sur quatre vendu en France est désormais 100 % électrique.
Plus intéressant encore :
Chez les entreprises, ce ratio est plus élevé que chez les particuliers.
Pourquoi ?
Parce que les flottes raisonnent en coûts totaux, pas en coût d’achat immédiat.
Les signaux pour 2026 sont donc clairs :
- les entreprises sont la locomotive de l’électrification ;
- les constructeurs priorisent les commandes professionnelles ;
- les modèles VE gagnent en disponibilité, en autonomie et en diversité d’usage.
Pourquoi ces tendances comptent pour les flottes
Pour un gestionnaire de parc, les chiffres de novembre ne sont pas qu’un indicateur de marché : ils préfigurent les tensions et les opportunités des prochains mois. La hausse des immatriculations électriques annonce des délais de livraison plus longs si la demande continue d’augmenter. Dans le même temps, la valeur résiduelle des véhicules électriques reste solide, ce qui améliore mécaniquement leur compétitivité sur le cycle de vie. Le TCO devrait d’ailleurs continuer à baisser en 2026-2027, tandis que l’offre thermique se réduit, avec des coûts en hausse et des choix de plus en plus restreints.
En résumé, l’électrique devient un choix stratégique pour sécuriser son parc et stabiliser ses coûts.
Flottes professionnelles : ce que révèlent les chiffres de novembre
L’analyse de novembre confirme que 2026 sera une année-charnière pour les politiques de flottes. Le marché s’électrifie, les réglementations se renforcent et les constructeurs réorientent leur offre vers les véhicules électriques.
Avantages : TCO, valeur résiduelle, performance RSE
Les résultats du mois confirment que l’électrique conserve une longueur d’avance pour les entreprises. L’énergie reste moins coûteuse que le carburant, la maintenance est allégée et la fiscalité favorable rend l’exploitation nettement moins onéreuse qu’un modèle thermique.
La valeur résiduelle progresse également, portée par une demande soutenue.
Enfin, l’accès garanti aux ZFE facilite les opérations en milieu urbain.
Pour une flotte, cela signifie un TCO réduit, une meilleure attractivité employeur et un gain immédiat sur les indicateurs RSE.
Commandes 2026 : une fenêtre d’opportunité à saisir
Novembre 2025 marque un moment charnière : les prix des VE se stabilisent, les carnets de commande 2026 sont encore accessibles et les modèles 2025 bénéficient de meilleures conditions commerciales. La fiscalité reste favorable, et la hausse de la valeur résiduelle renforce l’intérêt d’anticiper ses achats. Commander dès maintenant permet donc de sécuriser les prix, d’éviter l’allongement des délais et de préparer l’arrivée des nouvelles contraintes ZFE en 2026-2027.
C’est une fenêtre stratégique à saisir pour optimiser le renouvellement du parc.
Le risque d’attendre : délais, prix et disponibilité
Attendre présente 3 risques majeurs pour les flottes :
1) Pénurie sur les modèles électriques les plus populaires
Les constructeurs priorisent les entreprises les plus rapides à commander.
2),Allongement des délais
+ 25 À + 40 % constatés sur certains modèles en 2025.
3) Hausse des coûts thermiques
En raison des taxes, des malus, et de la raréfaction de l’offre.
Stratégie flotte 2026 : les enseignements du marché
Les signaux envoyés par novembre indiquent ce que les gestionnaires doivent prioriser pour 2026.
Le marché s’électrifie, mais chaque flotte doit le faire à son rythme, selon les usages.
Quels usages passer en électrique en priorité ?
Les données montrent que certains profils sont désormais idéaux pour l’électrique :
- commerciaux régionaux (300-400 km / jour max) ;
- technicien multi-sites ;
- équipes support/communication ;
- managers ;
- véhicules de pool.
Pourquoi ?
- autonomie suffisante pour tous les trajets courants,
- recharge nocturne possible,
- TCO plus avantageux,
- fiabilité accrue.
Les véhicules thermiques conservent une utilité dans certains cas précis, notamment lorsque les déplacements quotidiens sont particulièrement longs, lorsque les missions se déroulent en zones rurales très étendues ou encore lorsqu’il s’agit de véhicules utilitaires spécialisés nécessitant des équipements ou des usages que l’électrique ne couvre pas encore totalement.
Renouvellement : aligner sa stratégie avec la dynamique du marché
Les flottes électrifiées planifient mieux, plus tôt et paient moins.
Recommandation Beev :
- Commander les modèles VE dès Q1 2026.
- Remplacer les thermiques lourds avant le durcissement ZFE 2027.
- Sécuriser les budgets avant les révisions tarifaires de septembre 2026.
Préparer l’infrastructure : bornes et smart charging
L’infrastructure devient un élément central de la stratégie.
En 2026, une flotte performante doit intégrer :
- bornes internes AC pour la charge lente la nuit,
- bornes DC rapides si la flotte roule beaucoup,
- accès à un réseau public dense,
- smart-charging pour éviter les pics tarifaires,
- supervision centralisée.
En 2025, 36 % des flottes européennes subissent une perte de productivité liée à la recharge mal organisée.
Une bonne infrastructure améliore disponibilité, TCO et sérénité opérationnelle.
2026-2027 : les scénarios à surveiller pour les véhicules électriques
Novembre donne un aperçu probable des deux prochaines années.
Trois scénarios peuvent se dessiner.
Scénario 1 : accélération franche de l’électrique
Dans ce premier scénario, la part de marché des véhicules électriques continuerait de progresser rapidement pour atteindre environ 30 % d’ici fin 2026. Cette dynamique serait portée par l’amélioration constante de l’autonomie, la baisse progressive des coûts d’usage et une perception désormais très positive des véhicules électriques chez les gestionnaires de flotte.
L’augmentation de la demande exercerait en parallèle une pression sur les motorisations thermiques :
- hausse des prix,
- réduction de l’offre disponible,
- durcissement réglementaire dans les ZFE et dans la fiscalité CO₂.
Pour les entreprises déjà préparées à cette transition, notamment celles qui disposent d’une infrastructure de recharge et d’une car policy adaptée, ce scénario représente une véritable opportunité. Elles pourront sécuriser un TCO plus compétitif, bénéficier d’aides ou d’amortissements avantageux et renforcer leur image RSE.
Scénario 2 : stabilisation du marché
Dans ce cas, le marché électrique progresserait plus modestement, avec une part de marché qui se stabiliserait autour de 25 à 27 %. L’attentisme économique, les arbitrages budgétaires prudents et la volatilité du contexte énergétique pourraient ralentir la prise de décision de certaines entreprises.
Ce scénario maintiendrait un certain équilibre : les coûts d’acquisition resteraient stables mais les aides publiques pourraient diminuer, réduisant légèrement l’attractivité financière immédiate de l’électrique.
Cependant, les flottes ayant pris du retard dans l’électrification seraient les plus exposées : la raréfaction progressive des modèles thermiques, combinée à des délais de livraison fluctuants, pourrait compliquer leurs renouvellements.
Pour les gestionnaires de flotte, la leçon est claire : même en cas de stabilisation, attendre trop longtemps revient à perdre en flexibilité et en pouvoir de négociation.
Scénario 3 : pression réglementaire accrue
Dans ce scénario plus exigeant, les pouvoirs publics pourraient accélérer le rythme de transition écologique, notamment via des restrictions plus strictes dans les Zones à Faibles Émissions, un renforcement du malus CO₂, ou encore des obligations élargies dans le cadre de la Loi d’Orientation des Mobilités.
La conséquence serait immédiate : détenir ou acquérir un véhicule thermique deviendrait beaucoup plus coûteux, tant à l’achat qu’en exploitation. Les modèles thermiques seraient progressivement évincés du marché ou cantonnés à des usages très particuliers.
Les entreprises seraient alors contraintes d’accélérer leur électrification, parfois dans l’urgence, ce qui pourrait générer des surcoûts et une pression sur l’organisation interne. Celles ayant anticipé, avec une infrastructure en place et des contrats déjà sécurisés, profiteraient d’un net avantage compétitif.
Conseils Beev pour ajuster votre stratégie flotte en 2026
À partir de l’analyse de novembre et des besoins constatés sur le terrain, Beev recommande :
- Démarrer l’audit flotte dès janvier 2026,
- Passer en électrique les usages simples (manager, commerciaux, pool),
- Préparer l’infrastructure en parallèle,
- Simuler le TCO sur 4 ans,
- Intégrer l’électrique dans la car policy,
Sécuriser les commandes avant l’été 2026.
Conclusion
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